Charmoy de la Préhistoire à l'Antiquité
Il n'existe que très peu de
littérature sur la période préhistorique dans le secteur de
Fayl-Billot Charmoy. Aucune étude n'a été menée sur le
site en revanche, il existe des vestiges considérés comme datant du
néolithique ou du paléolithique et qui ont été trouvés à Charmoy
et Fayl-Billot.
Les Cahiers haute-marnais, un trimestriel dédié à l'histoire du département, a publié deux articles consacrés à « L'industrie lithique de Fayl-Billot et Charmoy », en 1966 (N°86, 3e trimestre 66) et 1967 (N°90, 3e trimestre 1967).
Deux articles dans Les Cahiers haut-marnais
Les Cahiers haute-marnais, un trimestriel dédié à l'histoire du département, a publié deux articles consacrés à « L'industrie lithique de Fayl-Billot et Charmoy », en 1966 (N°86, 3e trimestre 66) et 1967 (N°90, 3e trimestre 1967).
L'auteur de ces deux articles, Louis
Lepage, présente alors des éléments de l'inventaire de la collection
d'un certain Jules Brocard, complétés par des éléments de la
collection de son neveu Jean-Pierre Royer.
Il est question de nombreux silex
ramassés en deux endroits; soit sur le territoire de Charmoy, « sur le plateau
faisant suite à la ferme Saint-Renobert », soit « à
l'est de la RN19 jusqu'au territoire de Rougeux autour du marais de
la Ferblantière ».
Du côté de la ferme Saint-Renobert
Sont ainsi publiées plusieurs planches de dessins reproduisant des pierres sommairement taillées ; grattoirs, lames, perçoirs et autres fragments. La présentation d'une herminette en jadeite verte (outil destiné à façonner le bois) précise même les coordonnées Lambert du site de la découverte de cet objet à Charmoy et nous amène sur le grand plateau à l'est du village, à proximité de la ferme Saint-Renobert, à proximité d'une mare.
La ferme Saint-Renobert et le grand plateau à l'est du village de Charmoy (Photo Le blog de Charmoy) |
Racloirs, grattoirs, herminette et pointe de flèche
La chute de l'article précise que
« tout l'ensemble de cet outillage semble pouvoir être
rattaché au Néolithique. Seule une fouille d'habitat permettrait
d'attribuer une époque précise à ces vestiges ».
En-bas, reproduction d'une herminette découverte à Charmoy. |
Du silex d'importation?
La seconde publication, en 1967, vient
compléter le précédent inventaire avec des dessins de nombreux
racloirs, grattoirs, lames, lamelles, raclette et pointe de flèche en
silex. L'auteur de l'article, Louis Lepage toujours explique alors
que « ces silex ont été trouvés sur le plateau de la ferme
de Saint-Renobert sur le territoire de Charmoy, dans le cercle formé
par les mardelles situées sur ce plateau ».
Et d'ajouter qu'il s'agit « de
silex d'importation. Il semble délicat de dater cet ensemble qui est
assez complexe, écrit-il encore. Nous y trouvons sans contestation
du neocalcolithique, mais il se pourrait malgré tout que des
éléments plus anciens fassent partie de cet ensemble ». Et de
faire référence à une étude, (L'outillage paléolithique et
mésolithique du bassin supérieur de la Saône, par A. Thevenin )
pour avancer que la présence de matériel paléolithique sur le
secteur de Charmoy est vraisemblable.
Le paléolithique étant la période des chasseurs cueilleurs nomades ont peut imaginer des camps de chasseurs cueilleurs installés sur le plateau au fil des saisons, guettant pour les chasser les grands troupeaux de rennes, les groupes de mammouths, de rhinocéros laineux.
Pour ce qui est du néolithique, on s'achemine dès-lors vers des hypothèses d'occupation humaine sédentaire,
à l'origine peut-être de la création du village de Charmoy.
Et l'Antiquité.
Charmoy se situe dans la zone du peuple gaulois des Lingons. Mais il n'y a aucune trace connue d'occupation gauloise dans le secteur. Pour ce qui est de la période romaine, le principal élément consiste en la présence de vestiges (ou de souvenirs diffus) du réseau de voies romaines dont deux des voies secondaires traversent le territoire de Charmoy au sud et à l'ouest du village, comme l'indique la carte ci-dessous réalisée à partir de la carte de Peutinger par Théodore Pistollet de Saint Ferjeux au XIXe siècle .
Les voies romaines dans le sud du département de la Haute-Marne. Source BNF |
Le "Chemin des Romains"
L'une des voies romaines est mentionnée par l'abbé Briffaut dans son Histoire de la ville de Fayl-Billot et notices des villages du canton, publiée en 1860; mais aussi par A. Mulson dans son Histoire de Pierrefaite, publiée en 1898 (Pierrefaite est le village voisin de Charmoy).
Briffaut écrit ainsi en 1860: "Une tradition populaire donne le nom de Chemin des Romains à une ancienne chaussée venant de Rougeux et se dirigeant vers Pierrefaite. C'est sans doute la voie romaine que dans sa carte de la Franche Comté, M. Edouard Clerc a conduite de Langres, par Rougeux, Pierrefaite et Ouge, au-delà de Montigny les Cherlieu."
Dans son histoire de Pierrefaite, A. Mulson mentionne lui aussi les voies romaines du secteur et notamment celle qui traverse le sud du territoire de Charmoy.
"Nous avons découvert sur notre territoire les vestiges de plusieurs voies romaines, écrit-il. La première se détachant de la chaussée de Langres à Bâle, au sud de Chaudenay, allait de l'ouest à l'est, par Rougeux et Charmoy, traversait le vallon de Pierrefaite, touchait l'extrémité nord de ses terres, gagnait l'ancien Montesson, puis Ouge et Biemont (via montis), Vitrey (via strata), pour rejoindre Port-sur-Saône.".
Voilà pour les seules infrastructures romaines connues sur le territoire de Charmoy, étant entendu que le sud du département a été le théâtre de découvertes archéologiques de premier ordre comme notamment, outre bien sûr la place de Langres, la villa gallo Romaine d'Andilly-en-Bassigny.
Voir le site internet dédié à ce vaste complexe thermal -> ICI
Des troncs de chêne dans des mares
Planche extraite de l'histoire de Fayl-Billot par A. Briffaut. Dessin de vestiges romains découverts à Fayl-Billot. |
Briffaut laisse entendre que Fayl-Billot n'existait probablement pas avant le Ve siècle. Pas en tant que bourg en tout cas. Il mentionne tout de même quelques découvertes attribuées à l'antiquité romaine à Fayl-Billot, des statues, des tuiles à rebord, des restes de construction. Mais il mentionne aussi les mares de Charmoy, dont nous venons de parler pour l'industrie lithique.
"Il y a dans la plaine de Charmoy neuf mares appelées vulgairement redoute des Romains, d'où l'on a tiré des chênes entiers. Quelques-uns de ces marais sont contigus à la chaussée. Les autres sont un peu éloignés. Il y a aussi des fragments de tuiles anciennes. Enfin, en 1840, on a trouvé en creusant dans le cimetière, deux cercueils de plâtre fort dur, dont le pied était tourné du côté de l'église".
Les mares, des puits de vestiges?
Mulson revient également sur les mares ou mardelles. Il parle des fameux troncs de chêne qui en ont été extraits et relève qu'il y a débat sur l'origine des mares dont il évalue le nombre à treize.
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